Le traitement de la toxicomanie comme alternative aux poursuites – Comme Liège, Huy inscrit la probation prétorienne dans son arsenal d’actions
Ce début juillet 2025, un protocole de collaboration a été signé entre le Parquet du Procureur du Roi et la Ville de Huy en vue de proposer aux toxicomanes une alternative thérapeutique aux poursuites pénales : la probation prétorienne en matière de toxicomanie.
Les personnes toxicodépendantes sont souvent engagées dans des procédures judiciaires pour des infractions liées à leur addiction (vols, détention de stupéfiants, etc.). Mais elles souffrent aussi d’un problème médical et social, qui appelle des réponses thérapeutiques, pas uniquement punitives.
La probation prétorienne a ainsi pour but d’offrir aux consommateurs de drogues des trajectoires autres que les poursuites pénales classiques, davantage adaptées à leur problématique de consommation.
Le principe est simple. Il repose sur un engagement à conclure entre le Parquet et le préjudiciable qui accepte de s’engager dans un parcours de soins plutôt que d’être renvoyé devant le juge.
Ce projet a atteint ses objectifs à Liège auprès des jeunes consommateurs (18-25 ans) : + de 70 % de réussite du programme.
Baptisé Pptox (Probation prétorienne pour toxicomanes/personnes dépendantes aux stupéfiants), le projet nécessite une bonne collaboration intersectorielle (police, justice, services d’accueil/psycho-social et de soins) pour pouvoir proposer aux intéressés un délai de mise à l’épreuve, dès le stade de l’information judiciaire.
Outre la diminution des risques de récidive et des nuisances publiques, le projet vise également à offrir au secteur socio-sanitaire la possibilité de se tourner plus aisément vers la justice lorsque les conditions le permettent et le justifient.
Concrètement, lorsque le toxicomane s’engage devant le Conseiller stratégique « drogue » du Parquet, à satisfaire aux conditions de la mesure probatoire, le Conseiller l’acte dans « le contrat d’engagements » et le probationnaire est ensuite invité à prendre contact le jour-même avec le Service prévention de la Ville de Huy qui élaborera avec lui le parcours de soins ayant pour finalité un objectif de réhabilitation psychosociale. Le délai d’épreuve s’étend de 6 à 18 mois, potentiellement renouvelable deux fois 6 mais (30 mois au total).
« Une des priorités du Collège inscrite dans sa Déclaration de politique communale 2024-2030 est la lutte contre les trafics de stupéfiants et la consommation de drogue qui est un phénomène complexe qui n’épargne aucune ville » explique le bourgmestre Christophe Collignon. « Avec la probation prétorienne, Huy saisit l’opportunité que lui offre le Parquet pour enrichir son arsenal d’actions destinées à contrer ce fléau. »
Damien Leboutte, Procureur du Roi
Christophe Collignon, Bourgmestre
Michel Borlée, Directeur général